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Jean-Pierre Edmond persiste et signe

Le créateur autodidacte, qui avait lancé ses premiers montres au plus fort de la crise en 2009, s’accroche. Son business prend lentement de l’ampleur. Et il manque toujours de liquidités, il n’est pas en mal d’idées. Ses nouvelles créations sont toujours originales. Par Thierry Brandt.

Venu du design industriel et contaminé depuis longtemps par le virus de l’horlogerie. Jean-Pierre Edmond a décidé un beau jour de se lancer dans l’aventure. Il a quitté son métier, rassemblé ses économies pour assouvir sa passion et créer des montres. Courageux.

A posteriori, on mesure aussi la part d’inconscience et de naïveté qu’il a fallu à ce novice autodidacte pour oser percer dans un domaine où il n’avait pas la moindre connexion.

Bref, avec ces nouvelles pièces qui viennent, toujours dans le même esprit, compléter les modèles de l’année dernière, Jean-Pierre Edmond donne une vraie cohérence à une collection qui ne peut que séduire la distribution et les détaillants. C’est tout le mal que l’on souhaite à cet infatigable – et sans doute trop modeste – créateur.

Montres Edmond

Humour et excellence,
GHI. Au terme de deux ans d’efforts consacrés à la recherche et au développement, en 2008 le designer Jean-Pierre Edmond mettait pour la première fois ses montres sur le marché. En pleine crise financière et alors que le secteur horloger connaissait passablement de difficultés. Une démarche pourtant presque normale pour cet homme habitué à prendre des risques qui a effectué une partie de sa carrière dans l’industrie automobile, avant d’ouvrir une agence spécialisée dans la création de produits. Celui qui dit avoir toujours admiré l’horlogerie fine concrétisait alors un rêve: associer son nom à un produit de qualité, résistant, solide, au design original et… au prix abordable.

Clin d’œil à la crise en cours, sa collection comprend un série spéciale Financial Crisis 2009 qui affiche un -30% sur son cadran. Mais au delà de cette touche d’humour, elle met aussi en valeur une série d’autres montres dont le soin apporté à l’exécution, comme le choix des composants, réunissent les critères de l’excellence horlogère.
Taillées dans l’acier inoxydable 316L avec, suivants les modèles, un revêtement PVD extra dur, elles révèlent un cadran de grande dimension et une construction élaborée. Elles sont protégées par un verre saphir élégamment bombé, alors que leur mouvement, un Valjoux ETA 2824-2, est visible à travers le verre saphir du fond. Elles bénéficient enfin d’un système exclusif de verrou Lock-Ed qui protège la couronne, en renforce l’étanchéité et facilite le réglage.
Soigneusement finies avec un bracelet à double fixation qui crée une ligne en continuité avec la boîte, elles apparaissent au final comme un accessoire très tendance et innovant.

Jean-Pierre Edmond : l’infatigable créateur

Tout commence par un e-mail: « Je m’appelle Jean-Pierre Edmond, je dessine des montres. Vous voulez les voir ? » Un petit détour par un site internet pour jeter un coup d’œil aux création en questions suffisent à piquer la curiosité du soussigné : visiblement, Jean-Pierre Edmond sait ce qu’il veut. Et ses gardes-temps ne manquent pas de caractère. Reste à savoir qui se cache derrière ce nouveau venu dans le chaudron horloger.

A 47 ans, l’homme n’est de loin pas un novice en matière de dessin industriel. S’il a commencé son parcours professionnel en tant que mécanicien de précision, il a rapidement complété son CV par des études d’ingénieur et de design, en travaillant notamment dans l’automobile et les accessoires de sport (Salomon). Mais, lui aussi, a été touché par le virus de l’horlogerie: « J’ai toujours été intéressé par la fusion entre la technique et le design, l’ergonomie des objets.

Et j’ai toujours eu envie de faire choses nouvelles, de progresser dans d’autres directions. Alors je me suis mis à dessiner des montres. J’ai commencé à imaginer des avants-projets. Mon idée, c’est de pouvoir proposer à des amateurs non fortunés, des montres mécaniques de caractère à des prix raisonnables. Je trouve que l’offre est relativement limitée dans le domaine, surtout à moins de 2000francs », raconte-t-il, non sans à propos.

Jean-Pierre Edmond, qui a investi toutes ses économies dans le financement de ce projet, s’est donné deux ans pour imposer ses gardes-temps qui sont, ma foi, de fort belle facture. Mieux: il a fait breveter un ingénieux système de protection de la couronne qui, de surcroît, facilite le réglage de l’heure et de la date